Alexandre Lambert: „Malaise Albanaise“ – perspectives géopolitiques vers une nation paradoxale mais inédite

Ph.D. Academic Director / Professor
School for International Training (SIT/ Study Abroad)
Switzerland: Global Health and Development Policy

Avant de rédiger cet article, j’ai réfléchit si le titre devrait être ‘question albanaise’ ou encore ‘paradoxe albanais’. Comme historien de formation, le terme ‘question’ ne me plait pas, car il me rappelle une des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine: la ‘question juif’ issue de l’imaginaire nazi. Puis, j’ai hésité avec ‘paradoxe’, car il y en a en effet une multitude de paradoxes associé avec l’Albanie et les Albanais; pourtant, je trouve que le terme ‘malaise’ décrit de manière plus nuancée la situation actuelle et le cas historique d’une nation toujours aussi méconnue par nos confrères et consœurs Européens, inclut en ce qui concerne la vaste majorité de mes propres concitoyens helvétiques. 

Pour l’histoire de l’Europe et de l’occident plus généralement, la situation des Albanais sur le plan historique et culturel est unique, dans la mesure où c’est en contraste flagrant avec la contribution de cette nation à la création sans doute de la civilisation occidentale. Par exemple, il faudrait expliquer comment est-t-il possible qu’une des nations les plus ancienne issue des populations Indo-Européennes survie sans discontinuité pendant bien 5000 ans sans pouvoir se reposer sur une structure étatique propre pendant bien longtemps, et qui en fait partie des trois langues nationale uniques (avec le Grecque et l’Arménien) en Europe, mais dont sont héritage est aussi peu connue au-delàs des frontières ethno-nationales Albanaises. Et commet est-ce possible, étant donné qu’il s’agit d’une nation et civilisation aussi ancienne et voisine à celle des Grecques, dont les ancêtres étaient connue comme Illyriens, donnant leurs nom à la Péninsule de l’Europe du Sud-Est depuis l’Empire Romain jusqu’à l’Empire Ottoman, et dont plusieurs Empereurs et à l’Empire Romain Occidentale et Orientale (Byzance) ont été issues? Les armées d Pyrrhus (dont provient le nom de la région historique de l’Epire, zone géographique entre l’Albanie et la Grèce contemporaine), qui ont failli tomber Rome, étaient bien remplies par les soldats Illyriens, et ont dit que la mère d’Alexandre le Grand parlait l’Illyrien. Taj Mahal semble avoir été l’œuvre d’un architecte d’origine Albanais, et mère Thérèse à bien été Albanaise. Plusieurs Papes à Rome ont eu des origines Illyriens, et l’héro nationale Albanais, George Kastrioti Skanderbeg a été déclaré défenseur de la Chrétienté par l’église catholique même. Et enfin les fameux mercenaires helvétiques, battu à Marignan par la cavalerie Vénitienne, allié au roi de la France, François 1e: il parait que ces chevaliers ont été des Albanais! 

Voilà un des paradoxes contribuant à la malaise Albanaise: peu de gens se souviennent en effet que les Albanais, bien avant de convertir en majorité à l’Islam, non seulement ont-il était soit catholique, soit orthodoxe et avaient organisé le plus grand nombre d’insurrections contre les Ottomans parmi les peuples occupés par l’Empire Ottomans dans le Balkans, inclut les Grecques et les Serbes. Dans une seule journée à Borshi au Sud de l’Albanie, les Ottomans ont coupé les jambes et bras de 6'000 soldats Albanais comme punition collective. Si les Serbes ont été fiers, dans leurs narratives historiques nationales de ‘batailles perdus’ comme la mystérieuse bataille sur le Amselfeld au Kosovo au 14e siècle, bien nombreux y étaient les troupes et même chefs de guerre représentant la partie Illyriens de la population locale contre les Ottomans. Et si le slaves réclament fièrement ayant arrivé dans le Balkans il y en a environ 7 siècles, les Albanais y sont depuis 50 siècles! Mais ce qui plus important à comprendre, c’est que la motivation principale de conversion confessionnelle pour les Albanais n’a pas été le choix de la fois; pour les Albanais, privés d’un Etat à eux, l’ont fait pour pouvoir préserver leur identité et héritage nationale. Ceci a fait que pour les Albanais, en contraste avec les Grecques et les Serbes, la religion, voir confession religieuse, n’est pas constitutive à leur identité nationale. 

Mais pourquoi on ne se souvient pas des Albanais en Europe? Voici donc un autre paradoxe de l’histoire des Albanais et de l’Albanie: la création de l’état-nation, voir moderne, ne vient que très tard, au début du 20e siècle, et sa création ne fait que compliquer la situation des Albanais aux courant du dernier centenaire; or, un autre aspect unique pour la carte politique de l’Europe et le fait que la moitié de la population Albanaise vie en dehors de la frontière de l’Albanie, surtout au Kosovo, mais aussi en Macédoine, ainsi qu’au Monténégro. Le seul état-nation qui a vécu une situation similaire au 20e siècle est la Hongrie où environ 40% de la population indigène réside en dehors de frontière depuis les démarcations tirés par le parties victorieuses de la première guerre mondiale. Et le malaise advient soudainement avec l’établissement de l’indépendance des Albanais et de la création de leur Etat; car nombreux ont été les associations Grecques, souvent issue par la diaspora vivant aux Etats-Unis, et débarquant à Genève lors de la Ligues des Nations, pour mettre directement en cause la légitimité de l’existence même d’une nation Albanaise. Aux archives de la Ligue à Genève, on peut trouver des documents témoignant de cette propagande anti-Albanaise xénophobe et raciste, appelant des Albanais entre autre ‘inférieurs aux chiens’! Mais ce qui est plus grave pour un bien-être et la survie d’un état Albanais neutre et viable, c’est que sa neutralité est ensuite violée de manière flagrante dans quasiment la totalité des guerres qui ont marqués l’histoire Européenne au 20 e siècle. Et si l’Albanie rejoint la résistance des partisans contre l’occupation Fascistes et Nazi, c’est que l’Albanie, à nouveau, fini par être malchanceuses, lâchée par les Alliés après la guerre - et bien qu’il faut mettre en évidence et attribuer à l’Albanie d’avoir fait exception héroïque en protégeant quasiment la totalité de la population juif alors résidant sur son sol!

Mais pour en consolider le malaise Albanais, il faut tenir avant tout en compte le destin et l’évolution politico-économique lors de la guerre froide et avec l’installation d’un des régimes communistes les plus totalitaires en dehors de l’Union Soviétique. Sans exagérer, on peut comparer l’Albanie communiste avec la Corée du Nord d’aujourd’hui; il faut juste faire abstraction des armes de destruction massive et le fait que l’Albanie ne poursuivait en effet une politique d’autarcie et isolationniste non-offensive. L’ancien dictateur de l’Albanie communiste, Enver Hoxha, a fait bon bouleau de non seulement garder l’Albanie comme pays non-alliés, mais surtout en l’isolant totalement du reste de la planète, à commencer par l’Europe, inclut des Balkans-mêmes. Ayant tenté une collaboration d’abord avec la Yougoslavie de Tito après la guerre, puis avec Moscou, et en fin avec les Chinois, l’homme qui ne pouvait pas faire confiance à personne d’autre (comme Staline), a fini par construire 700'000 bunkers pour symboliser la paranoïa personnalisée de l’Albanie communiste et transférer le pays en forteresse pour montre au monde extérieurs qu’il était désormais possible d’oublier l’Albanie tout simplement. Ce chiffre représente plus que le nombre de soldat que les forces armées helvétiques ont pu mobiliser lors de la période la plus chaude de la Guerre Froide. Et dans la première partie des années 80, lors les dernières sessions de cabinet de Hoxha, à un moment où il a avait perdu sa lucidité mais continuait à vivre cliniquement tout en présidant le Cabinet, ont été marqué par un grand sillent diabolique, car personne osait dire un mot, tellement les gens étaient terrifié par un climat générale étouffant tout espace publique et encore plus la sphère privé d’une population entière, où tout le monde était censé d’espionner tout le monde, même en famille.

L’Albanie, déjà fragilisée par sa naissance étatique, avait donc perdue presque 20 ans d’accès à la communauté et l’économie internationale avant que le régime ouvrait petit à petit les frontières et a offert, pour la première fois depuis des décennies un certain nombre de passeport aux citoyens en 1990, 5 ans après la mort du dictateur. L’Albanie était alors le pays le plus pauvre et marginalisé de l’Europe, plus même que la Moldavie sur le plan diplomatique; les gens n’avait aucune idée ni de l’information du monde extérieur, et ainsi poursuivait le malaise des Albanais: exodes en Italie et en Grèce ou avant la crise financière et fiscale, jusqu’à 1 millions d’Albanais travaillaient en gris; crise humanitaire; chute des pyramides pyramide et collapse de l’état un 1997; nettoyage ethnique au Kosovo; collapse économique de la Grèce, et chômage de la jeunesse au Kosovo, menant au deuxième exode des Albanais vers l’Europe occidentale; crime organisé; criminalisation des migrants Albanais à l’étranger de plus en plus perçu comme drug dealers; la liste des pannes autours des Albanais et de l’Albanie reste long.

Nous venons de voter en Suisse si nous voulons automatiquement expulser les ‘étranger criminels’, initiative de la droite populiste, qui, dans ces discours anti-migratoire, fait trop souvent amalgame entre ‘crime et Albanais’, ce qui ne fait que compliquer le sort de cette population représentant la deuxième force migratoire en Suisse après les Portugais. Donc, peut nombreux ont été les moments où la chance a été de côté des Albanais, chez eux et à l’étranger. Et c’est grâce à une force outre-mer, les Etats-Unis, que les Albanais ont retrouvé une autonomie et dignité relatif sur le vieux continent. Pour être claire, l’intervention militaire et le bombardement de la Serbie par l’OTAN pendant le conflit au Kosovo, ont été illégale selon le droit international, et surtout la Russie a été très fâchée avec les occidentaux d’avoir instrumentalisé le conflit pour les jeter en dehors des Balkans et prendre contrôle de la Serbie, ancien allié étroite de la Russie en Europe Centrale. Tandis que la majorité des pays de l’Union Européenne semblent être convaincu que l’intervention de l’OTAN a été ‘légitime’ pour éviter un génocide et une crise de réfugiée inédite, les Américain, eux, en ont profité pour établir une de leurs bases militaires les plus grandes en Europe entre la frontière du Kosovo et de la Macédoine, depuis laquelle ils sont capable de contrôle l’Europe Centrale. Après la Bosnie, où les Américains avaient déjà intervenue, tandis que les Européens sa paralysaient mutuellement, et ont imposé leur paix (Dayton), à nouveau l’Europe vient de perdre une partie de sa souveraineté territoriale et indépendance politique sur le plan mondiale. Les Russes, de leurs parts, se sont récemment revanchés pour le Kosovo, en annexant la Crimée.

L’indépendance du Kosovo, la protection de la minorité Albanaise en Macédoine par l’accord de Ohrid de 2001, ainsi que l’accès récent de l’Albanie à l’OTAN, et son éventuelle adhésion à l’Union Européenne sont de l’espoir pour beaucoup d’Albanais, surtout la jeune génération post-communiste. Pourtant, l’Albanie et la situation des Albanais dans les Balkans restent plus que fragile. Chômage record, corruption systémique, manque de solidarité pan-Albanaise: le malaise se poursuit. Rares sont devenue les patriotes, voir des gens qui croient et tiennent réellement à une ‘Grand-Albanie’ - idée cauchemardesque surtout pour les Serbes - ou comme certains patriotes Albanais le posent: une ‘Albanie Réelle’, intégrant tout simplement les populations Albanaises privées territorialement depuis la création de l’Etat il y a à peine 100 ans. L’ironie ne fait que la division intra-Albanaise travail pour la paix aux Balkans.

Pourtant, les Albanais risquent d’en avoir un avantage paradoxale vis-à-vis d’autres pays et nations en Europe: étant le peuple le plus maltraité politiquement et économiquement, ils tendent désormais plus résistant à d’autres traumatismes, par exemple à surmonter la récession économique et crise financière-monétaire frappant l’Europe depuis 2008, ou encore de faire face à une nouvelle crise migratoire en Europe. Lors de l’exode des réfugiés du conflit au Kosovo, l’Albanie a déjà donné preuve d’une hospitalité inédite, donc paradoxalement le pays le plus pauvre de l’Europe! Dans la longue durée, l’histoire leurs donnera peut-être même raison et justice, car à par leur malaise largement causé par une chaine d’évènement malchanceux (contraire par exemple à l’histoire de la Suisse qui malgré sa sagesse ne peut pas éviter le constat d’avoir été chanceuse pendant les deux guerre mondiales), ils n’ont strictement fait aucune erreur au faute grave (et ici, ils ont bien des choses au commun avec les helvètes!): au contraire, les Albanais se sont trop souvent comporté fonctionnel et prévisible dans leurs rapports avec les autres peuples et nations; il n’ont pas envahie d’autre pays, il n’ont pas massacré d’autre populations; rares sont de tel exemples sur le sol politico-national du vieux continent.

En ce qui concerne la situation des ressortissant Albanais en Suisse et résidants dans d’autres pays Européens, les Albanais vont survivre aussi cette épisode de leur malaise collective, car déjà l’Europe fait preuve de la nouvelle vague migratoire, cette fois issue des régions voisines à l’Europe, surtout le Moyen Orient et l’Afrique Sous-Saharien. En Suisse, on se rappelle d’ailleurs d’autres épisodes similaires d’immigration ‘problématique’ avec certaines population Européennes, à commencer avec les Italien travailleurs-migrant au 19e siècle, ou encore des migrant Turques dans les année 1980: à telle époque, la presse Zurichoise caricaturait le stéréotype immigrant Turque comme Messerstecher; aujourd’hui, les gens s’en souviennent plus, car tous ces migrants provenant d’autres pays, après leur naturalisation, sont ensuite devenus parmi les ‘meilleurs Suisses’ – et en ce qui concerne le sort des Albanais et mêmes des Turques, j’invite à examiner l’histoire récente de l’équipe nationale de foot helvétique!